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Littérairemythique

Je ne suis pas un mystère, juste une âme qui se terre sous les vers pour ne pas se taire face aux destructions vécues sur cette terre.


Mélancolie...

Publié par M.I sur 2 Février 2016, 21:31pm

Mélancolie...

Mine dépitée, j’étouffe de ce monde, le rire dégouté. Laissez-moi plonger au fond d’un gouffre et si l’on me cherche, je suis dans le quartier des fausses notes, rue des abîmes, impasse des cœurs brisés.

La même haine produit les mêmes effets, la même violence, la même rage.

Dites-moi ou est l’éthique et je vous dirais comment restaurer le respect, dites-moi ou est la justice et je vous dirais comment maintenir la paix. Pour l’instant, les musulmans n’ont ni l’une ni l’autre. Et lorsqu’ils ont l’audace de dire leur nécessaire colère, patiemment, contenue au fil des années passées,à endurer l’humiliation c’est pour se voir dire qu’ils sont intolérants, indisciplinés, d’avoir osé crier au monde l’injustice de leur condition. Loin de moi à l’idée de les victimiser, ce serait d’ailleurs trop facile comme échappatoire. Et pourtant, il existe un seuil de dignité en dessous duquel aucun être humain ne peut descendre, comme la frontière de notre humanité, au-delà de laquelle personne ne répond plus de rien. Que cela soit le prophète de l’islam ou un de ses légataires se voire, caricaturer sous le sceau de la liberté d’expression, c’est dire que cette ligne décisive a été depuis longtemps franchie. Il ne s’agit plus de se déterminer sur la question de la liberté d’expression ou d’une islamophobie mais de comprendre que plus rien ne sera jamais comme avant, plus de clivages stériles épuisants nos efforts, plus de divisions périphériques sur des sujets centraux, juste des visages dignes et des têtes relevées tenant une parole de justice et de respect, trop souvent oubliée.

Ils n’existaient que dans l’antagonisme, eux contre nous, pour ou contre, avec ou sans, vrai ou faux, dépossédés de leur capacité à comprendre leur monde dans sa nuance, sa complexité, dans toutes les aspérités qui fondent la spécificité de la condition humaine.

Ils professent la croyance en un empire diabolique et tout puissant, dont nous serons les contemplatifs et doctes sujets. Ils dissertent à longueur de nuits blanches à propos de pays dont les réalités leur sont inconnues, mais plus,dont ils n’avaient jamais foulé le sol.

Ils te diront qu’on est faibles, fragiles, sûrement, car on est divisés. Peut-être aussi parce qu’on passe notre temps à se critiquer plutôt qu’à s’entraider. La vie, c’est un accusé et 6 milliards de juges. On prend notre ignorance pour du savoir et on se permet de réciter, à qui veut bien l’entendre, nos fables sorties du néant. Abîmés, nos cœurs souffrent à force d’être délaissés, trop préoccupés à tendre à l’autre un miroir dessiné. On y projette notre haine, celle de nous-mêmes avant celle des autres, car plus que nos victoires, nous vivons pour déplorer nos défaites. La calomnie comme mode de vie, la rumeur comme encyclopédie, le clavier comme compagnon, un écran pour seul horizon. Être de ceux qui parlent sans jamais faire, être de ceux qui détruisent sans jamais construire, être de ceux qui n’aiment les opprimés que pour mieux pouvoir les plaindre, être de ceux pour qui la méchanceté est une arme et la gentillesse une faiblesse naïve, ça fait pitié, comme rappeur qui passe la cinquantaine.D’ici là, il peut leur être utile de continuer à frapper sur des briques.

Les briques, ça ne rend jamais les coups…

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