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Littérairemythique

Je ne suis pas un mystère, juste une âme qui se terre sous les vers pour ne pas se taire face aux destructions vécues sur cette terre.


Après lecture de "Les Histoires de vos vies" de Marcus.D.Writer

Publié par M.I sur 27 Décembre 2014, 22:23pm

Catégories : #Notes de lecture

Après lecture de "Les Histoires de vos vies" de Marcus.D.Writer

Avant la finalisation du livre, sa promotion débutée très tôt, a fait que les histoires de vos vies bien avant sa sortie eût une certaine aura. Je sus par l’intermédiaire d’une amie la sortie prochaine des « Histoires de vos vies », une nouvelle contenant 15 histoires vraies écrite par un jeune auteur du nom de Marcus Da Writer, et donc quelque temps après sa sortie officielle, j’eus le plaisir de le lire.

A l’entame, il faudra noter deux particularités qui à mon sens à première vue frappe le lecteur, il est lieu de dire la rareté de voir un auteur préfaçant lui-même son œuvre. Il estime que « les préfaces sont ennuyantes, totalement inutiles, surtout lorsqu’elles sont écrites par un autre que l’auteur lui-même », ce qu’il expliquera par le fait qu’il a l’impression que les auteurs ne sont pas souvent sûrs d’eux-mêmes et ont besoin d’une autre plume afin d’amener les lecteurs à apprécier leur œuvre.

On remarquera par là que l’auteur sans le vouloir ou exprès montre un trait de son caractère qu’est l’assurance qu’il dégage. La seconde particularité relève du fait que parmi ces quinze histoires vraies, il y en a une qui est celle de l’auteur. En outre, il serait malhonnête, de ne pas reconnaître toute cette sagesse dégagée par l’auteur dans sa préface, en déclinant les divers aspects qui ont motivé sa narration mais également de la noblesse du sentiment qu’il veuille que ces histoires servent, soient pour chacune d’elles, une inspiration au lecteur.

La nouvelle est écrite dans un style assez simple, accessible et très académique. On est dans une certaine communion avec les textes, les histoires, et au fil des chapitres, dans une certaine emphase qui a pour particularité une rétention de l’attention du lecteur qui lui-même valse souvent à travers les émotions les plus contrastées les unes que les autres.

Les citations au début des chapitres, donne un avant-goût de l’histoire, une certaine appréhension de sa fin et pousse le lecteur à vouloir s’approprier le texte, arriver à sa fin et connaitre le dénouement qui n’est pas le lus souvent des plus heureux et ce sentiment d’amertume est d’autant plus profond que lorsqu’on garde en tête que c’est une histoire vraie, qu’une personne comme vous et moi, le vit, l’a vécu ,s’en est sorti quoique pas toujours indemne mais a pu par la force des choses et du temps le dépasser.

Une véritable leçon de courage aussi bien physique que morale est donnée à travers ces récits, qui au-delà même du vécu démontre assez aisément que l’Homme n’est toujours pas à la mesure de toute chose.

Dans le premier chapitre « Viol de nuit », l’auteur nous transporte dans l’univers d’une jeune adolescente partagée entre les affres du divorce des parents qui en lui-même est une grandissime déchirure d’avec ses vicissitudes « Ma mère peinait à me tenir en laisse [....]Depuis le divorce de mes parents, c’était elle qui avait ma garde. Elle m’élevait donc seule, ce qui n’était pas une tache facile[...] » mais aussi et surtout des accès colériques de sa maman « En fait, je craignais surtout ses colères... » .

La mère, lasse, ne trouvât d’autres solutions que d’envoyer la jeune adolescente chez son père, pour lequel elle avait très peu fait connaissance. Les mutations de la puberté étant ce qu’elles sont la jeune adolescente fut quoique pas contraint mais surtout par candeur initiée au jeu charnel et lubrique par celui qui devait lui servir de modèle mais également de figure paternelle « Je ne disais rien car, peu à peu, montait en moi un désir que je ne m’expliquais pas [...] Il agissait comme si ce qu’il faisait était une chose normale, un rituel par lequel il fallait passer, un jeu entre un père et sa fille. Soudain, ce fut un doigt, sans doute l’auriculaire, qui passa en premier la barrière de mon sexe...J’étais partagée entre une sorte de peur, qui à réflexion n’en était peut-être pas une, et une sensation étrange, provenant de mon bas ventre, [...] Je ne protestais pas car je ne savais pas que j’avais le droit de protester. D’ailleurs qu’aurais-je pus dire ? Comment aurais-je pus protester ? Etait-ce la discipline que je devais apprendre ? [...] »

Bien après, l’auteur nous narre que les faits qui se déroulèrent cette nuit là et bien d’autres nuits encore avant qu’elle ne comprit que c’était mal et stoppa son père dans ses agissements, furent raconter par l’adolescente à sa maman et elle réussit des années plus tard la prouesse,à accorder son pardon à père. Certes comme il est d’usage dans nos familles africaines, souvent au nom de la préservation de l’honneur familiale et l’évitement du qu’en dira t-on, l’histoire fut étouffée. Quand n’est-il de l’honneur de celle qui a été violée ? Qu’en est-il de son avenir, des séquelles que l’acte a pu lui laisser ? L’on en fait fît, car souvent dans nos familles, africaines en particulier, l’intérêt familial prime sur celui individuel, quoique cela ne fusse d’ordre matériel.

Dans le second chapitre, il s’agira d’un amour impossible, décrété, au nom de Dieu par les deux chefs de familles des deux aimants. Un garçon chrétien né dans une famille tenant aux valeurs cardinales du christianisme et fervente pratiquante qui deviendra par la suite par pure conviction et non pas par concupiscence, musulman, et une fille musulmane, qui elle aussi dans les mêmes conditions natales, par la force des choses, par conviction profonde fera acte d'apostasie. L’ironie de l’histoire est que la fille n’eût pas connaissance de la conversion du garçon et ce dernier va ouï-dire, celle de sa compagne lorsque la maman de la fille eût connaissance de l’apostasie de son enfant, voulu la sortir de la maison croyant qu’elle était sous l’influence de son prince charmant. Le garçon fut renié par son père qui comme toujours reprocha cela à la maman qui l’accuse t-il d’avoir donné une mauvaise éducation à son fils « Il s’énerva donc, me dit toutes les injures qui lui passèrent par la tête, accusa ma mère de ne m’avoir pas élevé comme il fallait, dans la rigueur et la discipline...Il l’accusa de m’avoir trop choyé, lui dit que c’était sa faute si j’avais pris cette voie, et qu’il était certain qu’elle était de mèche avec moi... » Quid de sa responsabilité en tant que père ?

« -J’ai ouï-dire que tu allais à la mosquée, ce n’est pas vrai n’est ce pas ?

-Qui t’as dit ca ?

-C’est moi qui pose les questions.

-Euh...si, c’est vrai !

-Quoi ? s’ahurit-il en faisant deux pas en arrière, tout en écarquillant les yeux. Que vas-tu chercher à la mosquée ?

-J’y vais pour prier, papa.

-Prier ? S’étonna t-il, les yeux étrangement plissés. Tu veux dire que toi, mon fils, tu laisses ton église pour aller prier à la mosquée ? Et on peut savoir ce que tu pries ?

Je ne répondis pas

-Réponds ! Gronda t-il

Qu’est ce que tu pries, Allahou Akbar [1] ?

-Oui, papa »

La question que l’on se pose après ce dialogue, est à savoir s’il n’est pas de la responsabilité de tout un chacun unilatéralement, après avoir reçu une indication des différentes voies à suivre, celles que les parents ont suivi, de faire en toute quiétude son choix qui demeure la résultante de ce que l’on aura tirer des apprentissages reçus et non de la voie qui nous est déjà tracée par une autorité parentale « Non papa, dis-je calmement. C’est un choix que j’ai fait, une décision que j’ai prise après mûre réflexion ».

Il s’ensuit même dans le dialogue entre père et fils, une sorte de chantage tenant à jouer sur la fibre paternelle « Tu veux me tuer c‘est ça ? Tu veux que j’aie une attaque ? Tu veux avoir ma mort sur ta conscience, c’est ça, réponds ? » Et qui voudrait que le fils revoie son choix mais si cela état le cas ne serait pas plutôt pas par peur d’avoir sur la conscience la déception de son père, sa mort ?! Dans tous les cas il est souvent théorisé, qu’il n’y a point de contrainte en religion « Mon père lui ordonna de me faire changer d’avis, avant qu’il ne se mette en colère et fasse un dégât ». Il se pose la véritable question à savoir si la religion doit-elle constituée un legs, que l’on porte, l’on hérite bêtement ?!

Pour la jeune fille, par contre, le châtiment a été implacable, dès qu’elle sut son apostasie, la maman la manda de revenir sur sa décision ainsi que de mettre fin à la fréquentation du gus où l’unique issue pour elle serait de chercher autre part où crécher outre que la maison familiale.

A cet amour, fut mis un terme, au nom de Dieu.

Une leçon aussi bien d’humilité, que d’éducation parentale dans un style teinté de respect et de maturité est donné par l’auteur à des adultes qui font souvent fi du vœu et des choix de leurs rejetons sous le prétexte qu’ils savent mieux, vécu plus, ce qui je dois dire n’est toujours pas le cas et même s’il s’agissait de cela d’ailleurs, ne sommes nous pas tous des êtres imparfaits, des Hommes-faillibles !

« Ce que les parents devraient comprendre, c’est que parfois, les enfants arrêtent d’être des enfants et ils grandissent. Et lorsqu’ils grandissent, il faut s’attendre à ce qu’ils fassent leurs propres choix, prennent leurs propres décisions, lesquels peuvent être en porte à faux avec ce qu’eux, les parents avaient prévu [...] Au nom de Dieu, les parents mettent leurs enfants à la porte de chez eux. Au nom de Dieu, ils les battent lorsque ceux-ci arrêtent de voir, croire, penser comme eux. Au nom de Dieu, ils les renient, parce qu’ils ont décidé de prier différemment. Au nom de Dieu, ils les séparent des gens qu’ils aiment, sous prétexte que ceux-ci sont différents. Et au nom de Dieu, ils les imposent une vie, un futur. Au nom de Dieu, ils décident de tout ».

Au fil des histoires suivantes, allant à la Tourmentée par l’amour, passant par l’Étranger, Vendeuse d’affection, Une Si Longue Lutte, Bientôt mariée, Pari avec le destin, Ma mère ce proxénète l’Erreur Parfaite, la Mauvaise Amoureuse, Get rich or die tryin’ et terminant par Souffre en Silence, l’Échappée Belle et la Petite Rebelle, l’auteur ou le narrateur devrais-je dire nous fait un récit à la fois étonnant et captivant dans un discours sans grandiloquence et assez loin des styles littéraires lourds de leurs expressions et tournures dont on a l’habitude, sans pour autant verser dans le rudimentaire, un partage sans détours de l’histoire vraie d’Hommes et de Femmes.

Un livre que nous conseillons vivement de lire car, l’on y puisera certainement la quintessence de la morale et des enseignements tirés à travers chaque récit.

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